Emigration


Plusieurs GOCKER ont émigré temporairement ou définitivement vers d'autres pays.

Emigration vers les Etats-Unis

Plusieurs raisons ont conduit des Alsaciens à émigrer. Notamment, le service militaire, la conscription (associés ou non, à un anti-germanisme) ou la pauvreté. Contrairement à une idée répandue, ce n’est pas seulement la perspective d’être appelé dans l’armée allemande après 1870 qui a conduit des jeunes gens à émigrer, mais aussi parfois celle d’être appelé dans l’armée française avant 1870 (cf guerre de Crimée). De même, tous les émigrants n’étaient pas forcément pauvres. Dans tous les cas, les Etats-Unis paraissaient ouvrir à tous de nouvelles perspectives d’avenir.
Norman Laybourn souligne dans son ouvrage "L’Emigration des Alsaciens et des Lorrains du XVIIIè au XXè siècle" que les émigrants n’étaient pas uniquement des jeunes, mais souvent des familles entières.

Une fois arrivés, ils parcouraient souvent des centaines de kilomètres, jusqu’à trouver un endroit où ils pouvaient être recrutés par un employeur leur proposant une activité lucrative. Parmi les destinations privilégiées par les Alsaciens, il y avait l’Illinois (capitale : Springfield), un état du Middle-West, région d’élevage et de culture céréalière, située au nord des Etats-Unis. On y trouve d’ailleurs des villes appelées Colmar et Strasbourg. Mais la cité la plus importante et la plus symbolique de l’Illinois est Chigaco, sur les rives du lac Michigan.

A titre indicatif, en 1838, la traversée de l’Atlantique depuis Le Havre, port de départ le plus fréquent, à New York durait une quarantaine de jours. A partir de New York, on se rendait en chariot jusqu’à Buffalo, avant de prendre le bateau (navire à aubes en général) pour traverser les lacs (Ontario, Erié, Huron et Michigan). Parfois, le voyage se poursuivait sur l’Illinois (rivière) ou le Mississipi. Pour aller de New York à Peoria (comté au centre de l’Illinois), le voyage pouvait encore durer une quarantaine de jours.
On consultera les sites Illinois Genealogy Trails et Illinois trails - History and Genealogy pour plus d’information.

C’est dans ce contexte qu’une fratrie originaire de Sundhoffen va progressivement émigrer aux Etats-Unis :
- Jacques (Jacob) GOCKER, fils de Jacques GOCKER et de Catherine née HOFFERT, né le 5 octobre 1856 à Sundhoffen, arrive aux Etats–Unis vers 1881. Il devient fermier (« farmer »). En 1900, il habite dans le comté de Kankakee (Illinois), en 1910 à Tazewell (Illinois), et en 1920 à Bottineau, dans l’état voisin du Dakota. Il est décédé en 1935 à Metamora (Illinois).
- Son frère, Eugène GOCKER, boulanger (« baker »), né le 17 mai 1869 à Sundhoffen, est aussi arrivé vers 1881. Il s’est établit dans Chicago Ward, dans le comté de Cook (faubourg ouest de Chicago).
- Adolphe GOCKER, autre frère, boucher (« butcher »), né le 14 juillet 1859 à Sundhoffen, a émigré vers 1886 et s’est aussi installé dans Chicago Ward. Il est probablement revenu en visite en Alsace en 1925. Il est décédé à Chigaco en 1940.
- Georg GOCKER, né le 11 juin 1876, est arrivé vers 1889, avec sa mère Catherine GOCKER, âgée de 54 ans. Il est aussi devenu boucher. Ils se sont établis dans Chicago Ward.

Cette famille a fait souche dans l’Illinois. Voir par exemple la généalogie des familles Bachmann-Severns.

Il convient de noter qu’à la même époque (1883), une autre famille de Sundhoffen est venue habiter dans Chicago Ward. Il s’agit de David ZIMMERLIN, de son épouse Salomé née HAEMMERLE et de leurs enfants, parmi lesquels Fred ZIMMERLIN, boucher, qui travaillait probablement avec Eugène Gocker (il se trouvait chez lui le jour où l’agent recenseur est passé en 1900). Cette famille devait être assez bien intégrée, puisqu’en 1900, David ZIMMERLIN avait changé son prénom en Daniel et Salomé était devenue Sallie. Ce couple a encore eu plusieurs enfants aux USA.


Marie GOCKER (1875-1937), sage-femme et missionnaire originaire de Sundhoffen, a vécu une partie de son existence aux Etats-Unis. Elle est vraisemblablement entrée pour la première fois aux Etats-Unis en 1895, elle habitait alors à Vaperville (Illinois). Lors de sa naturalisation, en 1913, elle était domiciliée à Wheaton (Illinois). Elle n’était pas vraiment en proche parenté avec les Gocker précédents (cousins au 6ème degré).


Jean-Frédéric GOCKER, fils de David GOCKER et de Catherine Barbe BUCHI, né le 30 juin 1836 à Mittelwihr, a déposé (en 1862 vraisemblablement, il y a un doute sur la transcription de la date) une demande de passeport « pour s’établir aux Etats-Unis ». Est-ce lui, le dénommé Frédéric GOCKER âgé de 26 ans, qui a débarqué à New York le 18 mai 1863, en pleine guerre de Sécession (1861-1865) ?


Julie GOCKER, née vers 1871 à Montbéliard effectue plusieurs voyages vers les USA (filiation à rechercher).

Emigration vers le Mexique

Le destin des Alsaciens au Mexique est intimement lié à celui des « Barcelonnettes ». Il s’agit de personnes originaires de la vallée de l’Ubaye qui, après s’être spécialisées dans le commerce des tissus et avoir ouvert des comptoirs commerciaux, ont développé à partir de 1845 des relations économiques privilégiées avec le Mexique, où nombre d’entre elles ont fini par s’établir (en 1870, 800 personnes). A partir de 1870, le développement de l’industrie textile les a conduits à recruter et à faire venir des spécialistes techniques en filature et en chimie. Or Mulhouse était très en pointe dans ce domaine et offrait un vivier intéressant de ressources et de compétences.

C’est dans ce contexte que Raymond GOCKER, né à Mulhouse le 13 août 1899, fils de Chrétien GOCKER (lui-même né à Mittelwihr) et de Hélène CHRISTEN, accompagné de son épouse Ernestine MICHOT, a émigré au Mexique. Il a transité par New York vers le Mexique en 1935, 1947, 1951, 1952, 1956. Il était sorti de l'Ecole Supérieure de Filature et de Tissage de Mulhouse (promotion 1919-1920). Ingénieur, il travaillait pour la Compania Industrial de Orizaba (un grand consortium), près de Vera Cruz, en 1947.
Il est revenu en France à la fin de sa vie.